L’Église protestante unie de Toulon propose une exposition « Aquarelles et poésie » intitulée:
« Drailles. Chemins de transhumance vers la foi » pour les Journées du patrimoine.
L’exposition commentée sera visible les 16 et 17 septembre, au Faré, maisonnette paroissiale, au 39 bis rue Clappier à Toulon
Elle comporte 14 aquarelles de Jacqueline Assaël, accompagnées de poèmes extraits de plusieurs de ses recueils et ouvrages:
De l’âpreté des drailles, éditions Encres vives.
L’humble beauté de Dieu, éditions Olivétan.
Frère de silence, éditions Jas sauvages
Cette exposition avait été précédemment accueillie par la paroisse de l’Église protestante unie de Nice Saint-Esprit, du 5 juin au 30 octobre 2022.
Elle a également donné lieu à une réflexion sur le thème « Et Dieu créa les arts », parue dans le volume collectif publié par l’Institut protestant de théologie de Montpellier et paru aux éditions Olivétan.
L’exposition présente trois phases d’un chemin spirituel:
L’appel des Cévennes
Les Abeillères
Aujourd’hui
À Toulon, le vernissage s’est déroulé dans le Temple plein d’une centaine de personnes, à l’issue du culte de rentrée, le 10 septembre.
Il était très émouvant et impressionnant de voir un drap se lever, avec en transparence la vision de la Croix, pour lever les couleurs, en quelque sorte, lors de la projection prévue d’un diaporama expliquant le parcours.
Ce diaporama comporte quelques images exposant l’intérêt de l’art pour exposer la foi et quelques associations entre aquarelles et poésie, dans l’exposition. (Ci-dessous, quelques extraits de ce diaporama)
Visite guidée, joyeuse, le 10 septembre. Photographie Georg Haase
Remerciements à la paroisse de Toulon, à la pasteure Silvie Ill et au président du conseil presbytéral Christian Papirer qui ont organisé l’accrochage des aquarelles et poèmes et la mise en place du stand des éditions Jas sauvages.
Elle qui a écrit Engranger le fertile, à paraître bientôt aux éditions Jas sauvages, a animé une visite guidée de l’abbatiale de Rosheim, en Alsace, dans un cadre privé, avec ses amis. Elle aime ce type de diffusion de la poésie dans une intimité chaleureuse.
Elle nous a confié des traces de cette journée de juillet, à travers un script de sa présentation dans l’abbatiale. Elle a signalé des éléments architecturaux de ce monument religieux en leur donnant l’écho de lectures de poèmes de Michel Block (Périchorèse) et Jacqueline Assaël (Frère de silence). Les vidéos tournées à cette occasion par Patrick Jacob ne peuvent pas pour l’instant être chargées sur ce site, mais Lucie Wateau a aussi retenu, en quelque sorte, des images arrêtées de cette visite, en associant des photographies de mots et d’images. Pour terminer, elle a aussi lu un poème de Jean Alexandre et la vidéo correspondante clôt cet article.
Script de la visite guidée, par Lucie Wateau
Première partie
Je veux vous montrer quelques figures de cette nef qui nous touchent particulièrement dans notre chemin de Foi . Dehors nous avons remarqué des sculptures – des acrotères – représentant des personnages terrassés par le mal. Lui même représenté par un animal monstrueux.
Ici, dans la nef de l’église, il y a comme une protection qui nous vient de ce chemin intérieur vers la lumière que nous voulons accomplir. Mais ce n’est pas tout de suite!
Nous sommes là, à l’entrée de l’église.
Voilà qu’il y a un petit personnage qui se bouche les oreilles. Pourquoi se bouche-t-il les oreilles ? Est-ce qu’il veut fuir le tintamarre extérieur? Est-ce qu’il veut fuir son propre tintamarre? Ou est-ce qu’il n’est pas encore prêt à entendre cette Parole qui vient d’ailleurs?
A cette intention, voici un poème de Michel Blok, pasteur protestant, tiré de son livre « Périchorèse » , une danse entre l’homme, Dieu et l’Esprit .
Peut-être veux-Tu que je me taise
Peut-être veux-Tu poncer mes mots avec Ton silence
Peut-être
Ce » peut-être « , c’est l’interrogation de celui qui désire faire son chemin intérieur dans l’église ?
Je vous invite maintenant à suivre la nef.
Script de la visite guidée
Deuxième partie
Nous sommes arrivés près du choeur
Voici un petit personnage, tout à fait en hauteur.
On a l’impression qu’il ouvre ses oreilles ! Est-ce que nous aussi allons ouvrir nos oreilles à la Parole ?
A la même hauteur, nous avons 2 personnages qui se tiennent unis. » C’est pour les mariages! » dit quelqu’un
J’imagine cette progression : On se bouche les oreilles, on se recueille, on s’ouvre à la Parole, on crée du lien, on rencontre l’autre.
Ou encore, du point de départ de notre chemin:
on se protège du mal, on avance vers plus d’écoute , plus de lumière.
Comment expliquer cette sculpture ? Signe du zodiaque ? Je ne sais pas. Je l’interprète plutôt comme le lien qui se crée dans la rencontre, en Eglise, ECCLESIA.
Regard sur le vitrail des transepts
ici les anges se réjouissent de notre chemin intérieur et nous accueillent
écoute d’un poème de Jacqueline Assaël tiré de son livre » Frère de Silence »:
Désormais L’angélus de sa joie Sonne À toute volée Comme un instinct sauvage
Puis se recueille Comme à mi-voix
Mais il règne Et l’englobe de joie
Où elle est
Malgré lui
Au fur et à mesure du chemin, une joie se dit, qui nous englobe, même si nous résistons encore un peu, la joie est là et les anges nous regardent, se réjouissent, nous englobent de joie.
Dans la nef
Levons les yeux encore une fois Voyons des personnages qui nous regardent: un visage bienveillant, un autre un peu plus circonspect… Il y a comme ça des regards qui nous suivent tout au long de notre périple.
Écoute d’un poème de Michel Block:
De regard en regard une cordée d’étincelles et je tiens debout quoique fragile tout au bord de Ta Présence
Cette fragilité, c’est notre chemin d’humanité
Vers le pilier aux 21 têtes.
Voici des personnages énigmatiques, 21 têtes, en cercle, 3 fois 7, chiffre parfait, trinitaire.
Ils ferment les yeux Est-ce qu’ils sont en méditation ? Ils sourient, voyez leurs bouches: Est-ce qu’ils soufflent? Est-ce qu’ils chantent? C’est tout le mystère de l’accueil qui nous est fait.
Écoute d’un poème de Jacqueline Assaël:
Le silence s’éteint
Mais je lui parle encore Dans un souffle
Et des coups de gong – des coups de grâce – Clôturant le silence Une Parole surgira
Cette Parole, on ne l’entend pas, mais si nous ouvrons les oreilles de notre coeur, elle se fait « murmure de fin silence » dans la confiance une Parole surgira!
Lecture d’un poème de Jean Alexandre par Lucie Wateau.
Cliquer sur la petite flèche pour voir la vidéo.
En arrière-plan, la belle exposition d’Éliane Karakaya dans le cadre des Chemins de foi en Alsace, intitulée Chemin vers soi, autour de la lutte de Jacob avec l’ange.
Ici le très beau visage de Rébecca, avec son fils Jacob: