Fruits de l’atelier d’écriture: “Exprimer la foi”
Vendredi 12 avril 2024, 10h-12h
Il a été proposé aux participants de réécrire le Psaume 3, en fonction des expériences de vie de chacun.
Ci-dessous: le texte de ce psaume et la version personnelle de Gérard Scripiec, présent à l’atelier.
Psaume 3
1Psaume de David. Quand il fuyait devant son fils Absalom.
2SEIGNEUR, que mes adversaires sont nombreux : nombreux à se lever contre moi,
3nombreux à dire sur moi : « Pas de salut pour lui auprès de Dieu ! » Pause.
4Mais toi, SEIGNEUR, tu es un bouclier pour moi ; tu es ma gloire, celui qui relève ma tête.
5A pleine voix, j’appelle le SEIGNEUR : il m’a répondu de sa montagne sainte. Pause.
6Je me suis couché et j’ai dormi ; je me suis réveillé : le SEIGNEUR est mon appui.
7Je ne crains pas ces gens si nombreuxpostés autour de moi.
8Lève-toi, SEIGNEUR ! Sauve-moi, mon Dieu ! toi qui frappes tous mes ennemis à la mâchoire et casses les dents des méchants.
9Auprès du SEIGNEUR est le salut, sur ton peuple, la bénédiction ! Pause.
TOB (2010)
Tant de paroles dans la bouche ouverte du monde
Toi tu es dans le silence sans rien dire comme une pause
Et moi je dis, comme eux, le cri d’une victoire.
Je force ta pause insoutenable
Ton silence insoutenable
Alors je me sens guerrier soudain
J’arrive à les faire taire tous
Cassant leurs dents
Brisant leurs crânes
Mais toi pour tous tu es un fragile salut
Et toi pour tous tu risques une bénédiction
Sans bouclier sans gloire
Et toi dans la pause de ta souffrance
Tu dis l’humble parole de ton amour
Tu risques les mots friables d’une bénédiction
Sans bouclier, sans gloire
Juste dans la pause d’un silence de tendresse
Dans la pause d’une larme
Sur nos cris de violence
Gérard Scripiec
Réécriture du psaume par Yves Ughes
Même exercice pour le passage concernant la rencontre de Jésus et de la Samaritaine, dans l’Évangile de Jean, 4, 3 et suivants:
3 Jésus quitta la Judée et regagna la Galilée.
4 Or il lui fallait traverser la Samarie.
5 C’est ainsi qu’il parvint dans une ville de Samarie appelée Sychar, non loin de la terre donnée par Jacob à son fils Joseph,
6 là même où se trouve le puits de Jacob. Fatigué du chemin, Jésus était assis tout simplement au bord du puits. C’était environ la sixième heure.
7 Arrive une femme de Samarie pour puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »
8 Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.
9 Mais cette femme, cette Samaritaine, lui dit : « Comment ? Toi qui es Juif, tu me demandes à boire, à moi, une femme, une Samaritaine ? » Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains.
10 Jésus lui répondit : « Si tu connaissais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui aurais demandé et il t’aurait donné de l’eau vive. »
11 La femme lui dit : « Seigneur, tu n’as pas même un seau et le puits est profond ; d’où la tiens-tu donc, cette eau vive ?
12 Serais-tu plus grand, toi, que notre père Jacob qui nous a donné le puits et qui, lui-même, y a bu ainsi que ses fils et ses bêtes ? »
13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau-ci aura encore soif ;
14 mais celui qui boira de l’eau que je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; au contraire, l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source jaillissant en vie éternelle. »
15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi cette eau pour que je n’aie plus soif et que je n’aie plus à venir puiser ici. » (TOB)
Réécriture
J’ai laissé ma vie vide sur la margelle des puits d’habitude
J’ai laissé le plein midi où je me cache loin des autres au village alors silencieux
Et j’ai reçu ton regard sans jugement
Et l’eau fraîche de ta parole
Et je sais que je ne reviendrai plus
Puisqu’à jamais une lumière une chanson m’ont abreuvé
Gérard Scripiec
Brouillon poétique
Poème de Marie-Christine Gay
Dans la grotte noircie par la lumière
mon chemin se voile
j’imagine une brèche de silence
au milieu de ton jardin fleuri
*
J’ai vu mon cher enfant disparu
incrusté au plafond d’une église romane
*
Son visage de pierre me sourit
sur le masque figé
ses yeux ensommeillés
s’imprègnent sur ma rétine
*
Dans mes jours incertains
elle me protège des lames du destin
malgré les lourds nuages porteurs de pluie
*
Aujourd’hui
l’allégresse s’est enfoncée en moi
voie lactée d’un nouvel univers
source intarissable de renaissance.