Le recueil de Jacqueline Wosinski ne laisse personne indifférent. Des lectrices lui expriment leur gratitude.
Avril 1994 : génocide des Tutsi au Rwanda. Le choc
Le sept avril 1994, comme chaque matin, j’écoutais les nouvelles sur Radio France International. Une voix annonça que l’avion qui ramenait le président du Rwanda à Kigali, la capitale, avait été abattu la veille au soir. Le présentateur ajoutait que la première ministre ainsi que les Casques bleus belges qui la protégeaient avaient été tués et que des massacres de personnes identifiées comme Tutsi étaient perpétrés à travers la ville.J’ai lu ton recueil dans le bus un peu vite et l’ai relu ensuite en mêlant les poèmes avec ton récit.
C’est bouleversant et tellement beau …
C’est un écrit tout en finesse mais tellement puissant !
Un de ces livres dont la lecture nourrit.
Pas de descriptif, juste des liens d’humanité. MERCI.
Un livre qui fait la différence : il y a un avant et un après sa lecture…..
Je ne dis pas « bravo », c’est de l’ordre du « merci ».
C’est l’évangile en action, l’amour au milieu de l’horreur…
L’amour qui fait revivre.
L’amour qui ne brise pas le lumignon qui fume encore …
Annie B.
Merci pour ton recueil de poèmes magnifique, percutant, émouvant, quel bel hommage à tous nos amis, nos collègues, nos élèves, à Rosa notre rayon de soleil…
Annette V.
ELLE SE NOMMAIT ROSA
Vivait ici
Je sais
Une simple jeune fille
Qui se nommait Rosa
Rosa Uwimana[1]
Elle n’avait pour richesse
Que courage
Et gaieté
Plus d’un homme voulut
Dessous lui la coucher
Mais elle attendait celui
Qui chérirait sa source
Peut-être l’avez-vous oubliée
Dans sa maison de pisé
Prenant soin de ses puînés
Travaillant à la houe
Son jardin infertile
Où se mêlaient agrumes
Haricots et maïs
Sa voix claire
Dans les tâches ordinaires
Rythmait les dons du Père
Peut-être l’avez-vous oubliée
Peut-être même direz-vous
Qu’elle n’a pas existé
Mais elle a cherché le bois
Le long de ce sentier
Choisi les herbes douces
Aux vieux yeux fatigués
Et tiré l’eau du puits
Ci-gît une jeune fille
Victime d’un génocide
Sous une parcelle de terre
Entourée de cyprès
Charnier nommé cimetière
Elle se nommait Rosa
Rosa Uwimana
[1] Kinyarwanda: Uwimana = Français : « Qui est à Dieu ».
